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André Telman, Quatuor de trompette


André Telman, Evasion, éditions Robert Martin, I. Canon, II. Carillon, III. Chevauchée, IV. Sternhöfnung 1'45

Il me semble que la musique électronique, très à la mode, s'attache surtout à créer des ambiances en symbiose avec son public, plutôt qu'à composer un parcours en cherchant à autonomiser l’œuvre. La musique au sens classique du terme est la rencontre entre un texte et un moment d'interprétation, souvent par des personnes différentes.

Dans cette vidéo tournée l'hiver dernier, quatre trompettistes bretons donnent un concert dans une petite église. Pour moi l'expérience musicale, c'est plutôt ce genre de moment, où l'on s'attend à être émerveillé par l'architecture de la construction sonore et la façon qu'ont les instrumentistes de la transmettre. Ce n'est pas un moment social de détente, de rencontre, ou d'exaltation qui nous rattache à un groupe, une identité, un mode de vie, une actualité. C'est un moment à côté du monde, inventé, une sorte d'échappée dans l'imaginaire gagnée aux dépens du réel. C'est pourquoi le côté anonyme, dépouillé sur le plan de la communication prend un sens particulier.

Alors oui, ça devient un peu plus sérieux quand ont le dit, mais à vivre c'est beaucoup plus intense, tout en restant accessible, à la seule condition d'être attentif, d'accepter de se concentrer un peu. Par contre, comme la plupart des expériences artistiques probablement, l'expérience reste très individuelle, elle ne peut se partager que dans le "méta-discours" qu'on peut produire ou les références que cela nous inspire. D'où l'importance de l'éducation artistique. Sinon, ce seront les algorithmes de l'industrie culturelle qui se substitueront au développement de notre sensibilité, pourtant affaire d'intimité.

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